III) Le déclin

Hippies (Photographie de Bob Genty)

1) Les raisons du déclin

Les raisons du déclin du mouvement hippie sont nombreuses et varient entre morts physiques et morts symboliques. Ces morts ont apporté au mouvement hippie de nombreuses désillusions menant à un effondrement du mouvement.
C'est à partir de la fin des années 1960 que surviennent et s'enchaînent les morts de ceux qui ont été les artistes et idoles reconnus du mouvement contestataire hippie.
En 1969, Brian Jones (le guitariste des Rolling Stones), se noie sous l’emprise de LSD. Le LSD est la drogue qui, dans les années 1960-1970, est à son comble. Cette drogue fût destructrice pour bien d’autres nombreux adeptes.

The Rolling Stones

En 1970, Jimi Hendrix meurt étouffé dans son vomi après avoir ingurgité en grosse quantité de l’alcool et des calmants. La même année Janis Joplin meurt suite à une overdose d’héroïne.

Jimi Hendrix

En 1971, Jim Morisson (chanteur des Doors) meurt dans sa baignoire, lui aussi d’une overdose.

Jim morisson

De plus, en 1969 une autre mort est survenue : celle d'un étudiant noir poignardé par les Hell's Angels du service d'ordre lors d’un concert des Rolling Stones. Cet assassinat fut très mal vécu par la communauté qui prône paix et amour entre tous les hommes, qu’ils soient noirs ou blancs.
Le déclin du mouvement est aussi du à des morts symboliques.
L'événement majeur fût celui de la séparation des Beatles en 1970. Cette séparation choqua des millions de fans.

The Beatles

Il y a aussi la mort des festivals de musique qui étaient très réputés: après le paroxysme du mouvement hippie avec le festival de Woodstock en 1969, le festival de l’île de White en 1971, n’eut pas un grand succès mais connu de nombreux débordements. Ce dernier fut vécu comme une défaite par la communauté hippie. De plus les actions des hippies qui prônaient la paix contre la guerre du Vietnam diminuent, les luttes s'affaiblissent alors que la guerre continue.

La guerre du Viêt Nam

Dès 1970, le bon esprit d'amour et de paix à la base du mouvement hippie s’essouffle peu à peu. Malgré la gloire du festival de Woodstock, les nombreuses morts dues aux drogues ou aux assassinats de leurs pairs commis par les opposants au mouvement ainsi que les nombreuses défaites de leurs combats bouleversent tout ce monde utopique. Les hippies ne se vouent alors plus autant à leurs luttes pour la paix et pour les droits des afros américans. C'est le premier signe indiquant la diminution de l’activité du mouvement hippie.


De plus les désirs de cohabitation en communauté n’ont pas toujours abouti ou ont été de courtes durées. Les jeunes générations mûrissent et se rendent comptent que la réalité des communautés ne correspondait pas réellement à l’idée qu’il s’en faisaient. On peut alors classer en deux groupes les causes de ces échecs de vies communes : Tout d'abord, économiquement ils sont dans l'incapacité de subvenir à leurs besoins vitaux et manquent d’agent pour vivre décemment. Puis socialement ils se rendent comptent de la difficulté de la vie en autarcie, de l’intimité inexistante et ils ne supportent plus la proximité. La génération hippie qui fonde alors des familles est dans l’incapacité d’élever des enfants dans les communautés, n’ayant pas les moyens de les éduquer les enfants étant sans repères familiaux.
Les hippies ne revendiquent plus un rêve de style de vie comme alternative à la société de l’époque. Les hippies abandonnent l’idée du mouvement libertaire qui glorifiait une société fondée sur la liberté d'expression des individus dans le respect du droit et du libre échange des idées.

2) Ce qu'il reste du mouvement

Nous pouvons constater que le mouvement hippie n’a pas seulement influencé les années 1960-1970, c'est-à-dire la période où il s'est déroulé. A la fin des années 1960, la révolution sexuelle caractérisée par exemple par la démocratisation du préservatif, a aussi laissé un héritage sur la société actuelle, notamment sur le plan social avec l’importance des mouvements féministes et des organisations qui luttent pour la parité.

Une manifestation pour la libération feminine en France

De plus le mouvement a aussi influencé le gouvernement américain en faveur des droits des afros américains, qui leur permettent de s’intégrer de mieux en mieux dans la société.

Un afro-americain

Après de grandes désillusions les hippies se sont reconvertis en défenseurs de la nature. En effet le mouvement hippie débouche sur des organisations écologistes. Après les années hippies, la lutte pour la protection de l’environnement est devenue une « affaire d’État ». De nombreuses manifestations virent le jour dont « Earth Day » et se fondent de grandes organisations comme "Greenpeace".

La population découvre très vite l’importance et les risques que peut entraîner la pollution. C’est dans ce sens que beaucoup de pays dans le monde vont prendre des mesures en faveur de l’environnement dans les années 1970. C’est ainsi, par exemple, qu’est né le parti politique des Verts en France qui prône la défense de l’environnement.
Le mouvement hippie est aussi à l’origine du développement de la musique qui est devenue, grâce à l’ingéniosité des hippies, très diversifiée en partie dans le monde du rock.
Le mouvement a laissé des traces particulièrement aux États-Unis. Il existe encore des libertaires vivant en communauté. Mais si la plupart ne se revendiquent pas ou plus "hippie", ils parlent bien de ce mouvement comme ce qui a été pour eux un grand mouvement vers une vie plus libre, sans contraintes et juste.
Le mouvement hippie n’est alors pas vraiment mort car il reste gravé dans les mémoires. Ces années d’utopies furent des années importantes pour la progression de la société, marquant une page importante de l’histoire de ce monde. Les « retombées » du mouvement hippie sont nombreuses et son héritage, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, est lui aussi extrêmement riche et montre une fois de plus l’extrême justesse ainsi que la précocité des idées et des valeurs défendues par les hippies.

C'est cette génération nombreuse du baby boom qui aura ébranlé tout un monde.

jj